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Le goût de ma Nature

Dernière mise à jour : 2 nov. 2020

Proust avait sa madeleine* et moi mon fruit à pain.


Aucun doute, pour moi, manger est bien plus qu’une question biologique. Se nourrir pour survivre ?! Ok ! Et pourquoi ne pas y ajouter une petite dose de vivre pour manger ? Anticiper avec plaisir la découverte de nouvelles saveurs et continuer à se délecter des saveurs connues et rassurantes avec lesquelles j’ai grandi.


Après presque 10 ans hors du département, quelle joie pour moi de retrouver la Guadeloupe. Le fruit à pain, bien sûr, mais aussi l’igname, la patate douce, la banane jaune, l’ananas, la pomme cannelle (photo), la papaye, la pomme malaka, les pois divers et variés, le giraumon sont les quelques exemples de ces produits que j’aime manger et cuisiner. Ma maman ne mangeait que ça pendant sa grossesse et m’en faisait des petits pots maison quand j’étais bébé. Ça a peut-être commencé comme ça… Je me rappelle encore les dimanches matins, réveillée par l’odeur gourmande et enivrante des bananes frites préparées par ma maman, les déjeuners autour d’un court-bouillon de poisson et sa farandole de racines. Totale adepte du comfort food (aliment réconfort) mon plat de prédilection se compose de fruit à pain cuit à l’eau accompagné d’un chiktay de morue arrosé d’un filet d’huile. Rien de mieux pour me rappeler qui je suis et m’ancrer dans mon identité antillaise.


Dans une société consumériste où tout est accessible, les choix des étals sont tous les jours plus nombreux. Et tant mieux ! L’ouverture sur le monde et la mixité perpétuent l’innovation. Il semble cependant primordial de savoir se recentrer sur soi, ses richesses, ses capacités pour s’approprier pleinement sa culture et comprendre sa place au sein de la société et mieux s’y adapter.


nos produits locaux présentent tous les composés essentiels à une alimentation saine et équilibrée

« On ne pourra bientôt plus nourrir toute la planète » « L’obésité est devenue une épidémie mondiale » autant de déclarations sur fond de crises alimentaire et sanitaire. Or, chose qui m’apparaît de plus en plus évidente après avoir découvert Pawoka : nous avons tout ce qu’il faut à porter de main, au sein de notre nature luxuriante. De la richesse et de la diversité ponctuées de vertus nutritives, car qu’on se le dise : nos produits locaux présentent tous les composés essentiels à une alimentation saine et équilibrée.


La cuisine est un art et ce n’est pas pour rien. Sans avoir la prétention d’un chef étoilé, comment au jour le jour, dans notre vie au quotidien adopter une alimentation puisée dans nos jardins tropicaux sans tomber dans la routine et l’ennui gustatif ?

Ce dont j’ai envie c’est que demain, manger et cuisiner nos produits locaux deviennent logique, facile et ludique pour tous. L’être humain est créatif de nature. Pourquoi ne pas puiser dans notre nature et s’amuser en répondant à un de nos besoins les plus primaires ?


*symbole de la réminiscence évoquée dans le tome 1 de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust

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